10. Maison Renaissance et écusson


Maison renaissance et Écusson

La maison Renaissance de l’Avenue de Grammont datée du XV° et XVI° siècles s’établit sur 3 niveaux dont le 1er s’ouvre sur 2 larges baies cintrées signalant une éventuelle nature commerciale de l’édifice.

Quant à l’écusson, les traces sont visibles sur le haut d’une porte qui se trouve face au chœur de l’église. Après la Révolution, en 1790, un décret dit que les écussons, armoiries et autres signes des seigneurs et gentilhommes doivent être supprimés sur tous les édifices religieux. Il y a là un bel exemple des conséquences de ce décret!

Renaissance house and Coat of arms

The Renaissance House in avenue de Grammont dates from the 15th and 16th centuries and is on three levels. The large bay windows indicate a commercial use of the building.
Traces of a coat of arms are visible at the top of the doorway which is opposite the chancel of the church. After the Revolution in 1790 a decree was issued banning escutcheons, coats of arms, and other insignia of Lords and Gentlemen. This is a good example of the success of the decree!

Histoire version longue

Maison Renaissance
Croix extérieure et Tocsin
L’épopée du souterrain
Écusson… ou ce qu’il en reste!


Maison Renaissance

Rappelons que l’architecture de la Renaissance, née en Italie, a gagné progressivement tous les autres pays d’Europe entre le début du XVe siècle et le début du XVIIe siècle. Elle s’inspire de l’architecture de l’Antiquité, les architectures Grecques et Romaines. Ce retour à l’Antiquité est appelé « hellénisme » (du mot « hellène » qui désigne le peuple grec). Elle succède à l’architecture gothique.

La Maison Renaissance de l’Avenue de Grammont bénéficie de la protection du clocher (photo 1). Elle forme un ensemble avec la Tour de Monviel. Elle est datée du XVe et XVIe siècle et s’établit sur 3 niveaux dont le 1er s’ouvre sur 2 larges baies cintrées, parfaitement symétrique, signalant peut-être une éventuelle nature commerciale de l’édifice.
Au 2nd niveau se trouve une petite lucarne carrée ainsi qu’une fenêtre à meneaux sculptée, encadrée par des corniches moulurées.
Le 3ème niveau est située sous une toiture mansardée, recouverte de tuiles en écaille. Cette dernière est percée de 2 lucarnes de pierre surmontées de frontons semi-circulaires. On retrouve bien ici le souci de symétrie, de proportion, de régularité et d’équilibre des motifs, tels que les humanistes ont cru pouvoir les déceler dans les vestiges de l’architecture de l’antiquité classique, et de l’architecture romaine en particulier.

Rôle de cette Maison renaissance dans la vie du village
Cette maison était la propriété de la famille Moreau. Jacques Moreau, architecte, s’est beaucoup investi pour sa commune. Il est à l’origine de la création du Syndicat d’Initiative. Il ouvrait sa maison chaque année le 1er dimanche de mai pour la célèbre Fête des Fleurs. Vous pouvez voir, sur la photo 4, les commentateurs sauvetatois, autres figures emblématiques, Messieurs Fonteneau et Serres.

Croix extérieure et Tocsin


La croix de l’Église St Germain, très ancienne et située à l’extérieur de l’édifice, marque l’emplacement d’un lieu de dévotion mis à la disposition des fidèles. Située au niveau du chœur, cette croix en pierre repose sur une base imposante à deux degrés ainsi que sur un solide soubassement maçonné.

Quant au tocsin, Il est situé dans la tour carré bâtie au niveau du chœur. Cette tour, qui abrite un escalier de pierre, date du XVIe siècle, comme en atteste l’arc en accolade de la petite porte d’entrée, très certainement lors de la restauration de 1569, date gravée dans la pierre que vous avez dû remarquer à l’intérieur, du côté gauche du chœur.

Le tocsin était sonné pour alerter la population d’une invasion imminente et inciter les gens à se réfugier à l’intérieur des remparts. Il a également retenti le 1er août 1914 pour annoncer à la population l’ordre de mobilisation générale. Et d’après les écrits retrouvés, il sonnait au XIXe siècle dans notre village pour annoncer les traitements à faire impérativement sur le vignoble. A cette époque, la superficie en vignes était de 160 ha.

L’épopée du souterrain

C’est derrière cette porte de la tour carrée que s’est déroulé, vers 1974, l’épisode épique de la recherche du souterrain. De source sûre, ce souterrain existe bel et bien et démarre de la Maison de la Tour et Monviel. Mais comme il était éboulé peu après l’entrée, nous n’avons jamais su si la légende disant qu’il passait sous l’église puis poursuivait pour ressortir de l’autre côté du Dropt était vraie.

En 1972, donc, une bande de jeunes garnements âgés entre 12 et 14 ans, décidèrent de chercher le souterrain depuis l’église. Persuadés d’avoir situé l’objet de leur convoitise, et armés de pioches et de pelles, ils commencèrent à creuser au pied de l’escalier derrière la porte où l’on accède au tocsin. Il aura fallu plusieurs jours – quelques heures de temps en temps pour passer inaperçus – et de gros efforts pour qu’ils parviennent à sortir une énorme pierre d’angle, une seule, mais qui fit un beau passage et les amena …. dans le chœur de l’église! Ils prirent conscience, à ce moment-là, de l’énorme bêtise accomplie et remirent la pierre en place tant bien que mal. Evidemment, depuis l’intérieur, la chose était largement visible puisque l’enduit de chaux décoré de lignes ocres n’existait plus.

Les gendarmes se sont déplacés, avertis par une voisine excédée. On imagine, et ils le racontent ainsi, que leurs oreilles ont été bien frictionnées. Il paraît même que le fils du boulanger a passé un sale quart d’heure.

Aujourd’hui, les garnements en question ont la soixantaine. Certains vivent encore ici et racontent cette histoire avec un sourire espiègle et un soupçon de nostalgie. Pour nous, c’est une délectable anecdote que nous prenons plaisir à raconter.


Écusson … ou ce qu’il en reste!

En repartant, sur votre gauche, le haut de la porte qui se trouve face au chœur de l’église. Après la Révolution, en 1790, un décret dit que les écussons, armoiries et autres signes des seigneurs et gentilshommes doivent être supprimés sur tous les édifices religieux. Il y a là un bel exemple de ce décret.

Sources: Conseil Régional d’Aquitaine, « La Sauvetat du Dropt d’hier à aujourd’hui » de Jean Guilherm (1990). Les notions de Renaissance ont été prises sur la page dédiée de Wikipédia.
L’épopée du souterrain nous a été racontée par Copi, un des garnements. Récit confirmé par Mimi qui était plus jeune mais qui se rappelle très bien avoir aidé son père maçon à remettre très correctement les choses en place puisque son frère aîné, impliqué dans l’histoire, ne voulait pas le faire!

Poursuivre vers …

→ Point 11 → Repartez par la Place du Prieuré puis la Rue du Vieux Pont. Cette rue est étrangement dessinée, comme si elle suivait le cours de la rivière. Les maisons mériteraient une restauration qui mettraient à jour leur histoire. Vous revenez vers le Moulin où sont notées, à gauche du petit escalier de pierre déjà emprunté, les Crues Mémorables …

RAPPEL DES DIFFÉRENTS POINTS DE VISITE

1. Le village aujourd’hui
2. Le village au fil des siècles
3. Hospice et maisons à pans de bois
4. Le Temple et ancienne Rue des Faures
5. Maison de la Tour et Monviel
6. Vestiges du mur d’enceinte, ancienne Porte de Duras
7. Révolte des Croquants
8. Place du Prieuré, origine du village
9. Église St Germain
10. Maison renaissance et écusson
11. Moulin et crues mémorables
12. Pont Roman et Navigation sur le Dropt