La municipalité fête les 100 ans de Laure Barreau

Photos de Patricia et des conseillères Maëlle (noir et blanc), Anne et Isabelle.

Lundi 23 juin, Monsieur le Maire Jean-Luc Gardeau, ses adjoints et plusieurs conseillers se retrouvaient dans le beau jardin de la famille Barreau pour fêter les 100 ans de sa doyenne Laure Barreau. Auprès d’elle, deux de ses enfants, Roger et Didier et leur épouse Louisette et Josiane ainsi qu’une de ses petites-filles Isabelle et son mari Freddy. Ses deux autres enfants Nicole et Christian n’ont pu se joindre à la petite fête.

Laure, toujours bon pied bon œil, resplendissante dans sa robe colorée a écouté le discours de ce maire qu’elle a connu en culotte courte. Avec tantôt dans les yeux la nostalgie du temps passé ou l’esquisse d’un sourire à l’évocation de certains faits. Laure est une figure de la commune que l’on ne peut croiser dans le village sans s’arrêter pour écouter les anecdotes du temps passé. Mais laissons au maire le soin de tout raconter…

Chère Laure,

C’est vraiment un grand plaisir d’être à vos côtés aujourd’hui pour fêter ce bel anniversaire. Les anniversaires sont des évènements positifs car les statistiques montrent que ce sont ceux qui en ont le plus qui vivent le plus longtemps et surtout comme disait un certain contemporain : « Pour devenir centenaire il faut commencer jeune! »

Vous êtes née le 23 juin 1925 à Labretonie. Vous y restez jusqu’ à l’âge de 6 ans puis vos parents achètent une propriété à Birac sur Trec à coté du château. Votre jeunesse va être rythmée par la guerre, vous avez 15 ans quand elle débute. Vous qui aimez la danse, vous allez trouver un partenaire, un allié pour toujours, André. Il va tout faire pour que cette période soit la plus supportable et agréable possible.

Vous vous mariez en 1944. Pour l’occasion, comme vous me l’avez si bien raconté, vos parents abattent un veau qui va être cuisiné dans l’âtre de la cheminée car à l’époque il n’y avait pas encore de cuisinière dans le foyer familial. Ce fut un beau mariage et tous les invités furent comblés. Et vous avez pu danser sur l’air des idoles de l’époque : Joséphine Baker, Maurice Chevalier ou Tino Rossi.

En 1952, à l’âge de 27 ans, vous quittez Birac avec André et vos deux fils Didier et Roger pour vous installer à La Sauvetat, Avenue de Grammont appelée Grand Rue à l’époque, dans l’ancienne maison Valdevit. Puis c’est la création de l’entreprise de charpente. Je me souviens des charpentes taillées sous la halle et de ces croquis (épures) à la craie sur le sol juste avant que vous ne déménagiez au moulin puis à la maison où vous vivez actuellement, nous sommes en 1966.

Vous avez vécu ce progrès, vous qui avez vu la première scie entrainée par la force de l’eau jusqu’à la voiture électrique aujourd’hui et même l’intelligence artificielle… chose qui sert à ceux qui en manquent, je peux attester que ce n’est pas votre cas. La spécialité de votre entreprise, c’est l’abattage, le débardage, le sciage, la fabrication et le montage de ces séchoirs à tabac dit « cathédrales ». Je dis bien votre entreprise car, si André et ses ouvriers fabriquent, c’est bien vous qui gérez l’administratif : devis, factures et salaires. Vous accompagnerez même Christian lors de la reprise.

Votre vie a été très active. Élever quatre enfants car l’air Sauvetatois va donner un nouvel élan à André puisque 8 ans après Roger, Laure, vous allez donner naissance à deux nouveaux enfants qui complèteront la fratrie, Nicole et Christian. Les sauvetatois rejoignent les Biracais ! Le bonheur ne s’arrêtera pas aux enfants puisque 6 petits-enfants vont suivre, Isabelle, Frédéric, William, Audrey, Jean-Christophe et Chloé et 7 arrières petits-enfants Maeva, Baptiste, Paul, Joséphine, Lise, Achille et Syrélis.

La vie, parfois, fait mal, parfois épuise, parfois elle blesse aussi. Elle n’est ni parfaite, ni logique, ni facile. Et pourtant malgré tout, la vie est belle surtout avec une telle famille.
Laure vous pouvez être ravie tous les matins qu’il fasse jour, que ça recommence, peut être les douleurs aussi mais au moins ça recommence. Vous pouvez en profiter pour parcourir le village. Car vous aimez votre village, voir ce qu’il s’y passe. Vous aimez arpenter les rues pour découvrir un nouveau chantier, voir du changement, échanger. C’est toujours un grand plaisir pour moi de faire votre rencontre, de vous écouter, et j’ai du mal à réaliser votre centenaire lorsque j’analyse le contenu, la lucidité et la cohérence de vos propos.

Que fait une centenaire chaque matin en se levant ? Laure lit les faires parts nécrologiques du journal Sud-Ouest, et comme son nom n’y est pas, elle repart se coucher!
Un jour, une infirmière pose cette question au père de Laure qui était centenaire lui aussi : « Quel est votre secret pour devenir centenaire ?« . « Mademoiselle, il suffit juste de ne pas mourir avant!« .

Je vais vous faire une petite confidence. Laure a hésité à fêter ses 100ans. Elle voulait attendre 105 ans. Et puis, elle s’est ravisée en disant : « Peut-être que nous ne serions pas tous là! » Oui, car plus ça dure et plus elle a l’impression que ça ne va pas s’arrêter. Laure m’a avoué n’avoir aucun traitement ni médicament. On dit « tel père, telle fille« ! Résultat, deux centenaires!

Elle me disait : « Ça fait bizarre d’avoir le même âge que les vieux! »

Quand je pense que vous êtes domiciliée Rue de l’Hospice ! Parce que pour rappel, autrefois, l’hospice, c’était la maison on l’on recevait les vieillards démunis et malade. Il va falloir songer à la rebaptiser! Il y a des rues « Guerre de cent ans » et pourquoi pas la « Rue des cent ans » ?

Un siècle, c’est un moment singulier, synonyme de respect et longévité. La présence de nombreux élus du conseil municipal autour de vous aujourd’hui est un signe qui ne trompe pas. Vous êtes une femme de valeur, de courage, d’honnêteté et une fierté pour nous tous ici. Alors Laure, nous vous souhaitons bien affectueusement un très bon anniversaire.

Vous qui aimez la lecture, Laure, je terminerais en citant Jean D’Ormesson qui est né en 1925 comme vous : « Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu« .

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