Voilà enfin un dossier qui tend à toucher à sa fin de la plus belle des façons. En ce très ensoleillé samedi 27 septembre, une foule s’est massée devant l’entrée de La Halte du Dropt avant d’être invitée par Monsieur le Maire pour une visite commentée des huit appartements et des espaces communs qui seront bientôt investis par une population de seniors.
De nombreuses personnalités du département avaient répondu à l’appel : Michel Gouriou, sous-préfet; Hélène Laporte, députée; Michel Masset, sénateur; Gaëtan Malange, sénateur suppléant et Laurent Capelle, conseiller départemental. Présents également de nombreux maires et élus de la Communauté de Communes du Pays de Lauzun, Bernadette Dreux, Maire et présidente de la Communauté de Communes du Pays de Duras ainsi que des représentants des institutions ayant participés au financement de ce projet ambitieux :
Présents également, de nombreux sauvetatois et des seniors des communes alentours venus visiter ce qui deviendra peut-être leur futur lieu de résidence.
Monsieur le Maire Jean-Luc Gardeau prenait la parole pour un long discours retransmis ici dans son intégralité. Tout est dit, l’origine du projet, le montage fastidieux du dossier, les lourdeurs et tracasseries administratives, le dur labeur, les nuits largement écourtées d’intenses réflexions et interrogations, les rencontres hebdomadaires avec architecte et artisans, le doute parfois mais le soutien indéfectible de l’ensemble du conseil municipal, le travail acharné et consciencieux des secrétaires pour finalement avoir l’immense satisfaction du résultat visible par tous aujourd’hui. Mais la partie n’est pas complètement terminée. Il faudra attendre la réception des travaux pour chacun des artisans avant que la totalité des subventions ne soient versées.Quoiqu’il en soit, le premier locataire senior investira son appartement dès le 1er novembre.
Tour à tour, chacune des personnalités politiques prenait la parole. Les propos tenus furent élogieux et empreints de sincérité. La réalisation de cet habitat partagé est bel et bien le projet avisé, ambitieux et courageux du mandat de la municipalité de La Sauvetat qui compte 567 habitants. Projet innovant pour le département et hautement réussi quand on sait la ténacité dont il faut faire preuve pour passer outre toutes les embûches semées sur le parcours. Mais le résultat est à la hauteur des espérances. L’ensemble immobilier coche toutes les cases quant à sa situation géographique dans le bourg, à la proximité des installations sportives et culturelles ainsi que près de l’école où les seniors pourront partager le repas des enfants s’ils le souhaitent. Un échange intergénérationnel qui existe déjà et se poursuivra dans la commune.
Venait le temps de couper le ruban pour finaliser l’inauguration avant de se diriger vers le vin d’honneur concocté par le Bar-Tabac-Presse-Restaurant du village, Les Fées Gourmandises avec une ambiance musicale grâce au groupe de musiciens de l’association Arts et Cultures en Liberté avec parmi eux, Thomas Warner, professeur de musique au conservatoire de Villeneuve sur Lot et Rinus Van Ravenstein, passionné de chant choral et multi-instrumentiste.
Discours du Maire – Présentation des élus
« Monsieur le Sous préfet, Madame La Députée, Monsieur le sénateur suppléant, Madame la Vice-Présidente de la région, Monsieur le Conseiller Départemental, Mesdames et Messieurs les maires, Mesdames et Messieurs
Je salue aussi les représentants de la gendarmerie et des sapeurs pompiers ainsi que la presse.
Je voudrais excuser Monsieur Daniel Barnier, Préfet du Lot-et-Garonne, Madame Christine Bonfanti, Sénatrice, Monsieur Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle Aquitaine, Monsieur Jean,Luc armand, Conseiller Régional, Madame Sophie Borderie, Présidente du Conseil Départemental et Monsieur Emilien Roso, Président de la Communauté de Communes du Pays de Lauzun.J’espère que je n’ai pas fait l’impair d’oublier ou d’inviter un élu.
Je vous remercie de votre présence et ainsi de pouvoir partager, avec les membres de mon conseil municipal et moi-même, ce moment important de la vie de notre village : l’ inauguration de La Halte du Dropt.
Celle-ci est, quand même, il faut l’avouer, assez particulière notamment par son originalité, sa nouveauté, sa conception avec des ateliers participatifs, les matériaux utilisés, son coût, son rayonnement territorial mais surtout la destinée de la réhabilitation de cet ensemble immobilier et le sens que nous lui avons donné : 8 appartements dotés de terrasses avec jardinets ou balcons, buanderie, salle commune et un agréable jardin.Pourquoi un tel projet en cours depuis 2019 ?
Tout a commencé en 2019 lorsque le bien est mis en vente. Simon, le propriétaire, avait du mal à s’occuper de la vente. C’est ainsi qu’il m’a contacté. J’avais sa confiance. Il avait mon respect. Tout cela ne pouvait aboutir qu’à un accord entériné par le conseil municipal.
Comment l’acquérir? J’avais entendu parler de l’EPFNA (Établissement Public Foncier de Nouvelle Aquitaine) et de la souplesse qu’il pouvait apporter au futur acquéreur. Alors, avec l’aide de Monsieur Broichot, architecte-urbaniste au CAUE 47, nous avons monté un projet prévisionnel qui sera validé par l’EPF. Pour anecdote, le premier chiffrage était de 500 000 € !Maintenant, il fallait trouver un usage à ce bien. Il viendra de trois membres du conseil, Martine, Anne et Isabelle, qui proposent un habitat de type béguinage, autrement dit partagé pour amener du bien vivre à nos ainés. Le fil conducteur de nos réflexions et notre implication ayant pour objectif de bien vivre son âge en plusieurs points :
1/ Rompre la solitude voire l’éloignement
2/ Préserver l’autonomie
3/ Rester acteur de sa vie, se sentir utile
4/ Rester en forme
5/ Penser à soi
6/ Partager avec les autres, les ainés à la cantine
7/ Préserver la santé
8/ Impliquer les résidents
9/ Ouvrir la Halte du Dropt vers l’extérieur
10/ Rassurer les famillesCar il y a des drames, comme dernièrement à Agen où une personne de 74 ans a été retrouvée morte depuis plusieurs semaines. Ce qui est triste, c’est qu’une mère peut s’occuper de 4 enfants mais que 4 enfants ne peuvent s’occuper d’une mère ! Certains parents se demandent comment ils ont fait pour mériter cela, et la vie leur répond : vous avez été trop gentils !
Notre projet est une action pour combattre ces situations et nous serons épauler pour cela par UNA Guyenne 47 avec une qualité certaine de sa prestation animation. Le vivre ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie mais bien plutôt de la vie aux années.
Le choix du type d’habitat
Nous voilà lancés dans la découverte de types d’habitats grâce à des échanges avec plusieurs communes de différentes régions, avec la visite à Lestiac-sur-Garonne d’un projet similaire au nôtre, par des contacts et réunions avec l’Habitat du Possible, mais, leur concept est différent du sens que l’on souhaitait donner à notre projet.
Nous avons participé à des réunions sur l’habitat, échangé avec des intervenants qui nous incitaient à faire intervenir un bailleur social en préconisant que le projet était trop conséquent pour une petite commune comme la nôtre ! J’ai vu certains hôcher la tête à l’annonce du coût, 1 000 000 €, et même des petits sourires. Et puis, on a un gros handicap à La Sauvetat, on est au nord, loin, très loin d’Agen ! On voit arriver certains collaborateurs, certains privés, d’autres publics, avec la tête de Kad Merad dans « Bienvenue chez les Ch’tis » ! Pourtant, je vous assure, dans le sens inverse, il y a le même kilométrage, mais nous, nous forcement, nous allons vers le Sud !Tous ces facteurs, ces situations, nous ont confortés dans notre décision : nous porterons le projet seul, même si je dois l’avouer aujourd’hui, le parcours a été difficile et à ce jour, il reste encore quelques batailles à mener. Mais vous savez, sur les chemins sans risque, on ne trouve que les plus faibles ! Les moments difficiles nous amènent à grandir. Dans ces moments-là, il faut être comme les loups : fort dans la solitude et solidaire en meute ! C’est en surmontant toutes ces difficultés qu’on découvre sa propre force.
Le choix du maître d’œuvre, le budget, les financeurs, les artisans, les bénévoles
Ce constat étant fait, à qui confier le projet ? A quel maitre d’œuvre ? L’appel d’offre a rendu son verdict et on peut l’avouer en regardant autour de nous, on a été gâtés, le résultat est au-delà de nos attentes. La touche féminine des architectes sûrement et peut-être aussi en partie grâce aux participants des ateliers qui, par leurs remarques, leurs suggestions, leurs corrections et leur bon sens paysan ont amenés un petit plus. Quand on ose, on se trompe souvent, et quand on n’ose pas, on se trompe toujours !
Certains nous prenaient pour des inconscients à 1 000 000 €. Mais c’est 1 250 000 € qu’il va falloir trouver pour boucler le financement. Dans ces moments-là, la nuit est le pire des moments. Il m’a fallu souvent deux nuits pour avoir 8 heures de sommeil ! Le secret pour aller de l’avant, c’est de commencer. Alors on a invité Monsieur le Sous-Préfet de l’époque pour lui présenter le projet. Il était enthousiasmé et nous a promis 40 %. Puis, nous avons répondu à un appel à projet de la Région, n’avons pas été retenus mais avons eu la promesse d’un financement dans un autre programme. Chose acquise. Nous avons été retenus pour l’Appel à Projet dudépartement parmi 11 lauréats avec en supplément, une aide du CNSA France Relance et des Fonds Europeéns. J’ai apprécié l’accompagnement d’Isabelle Sans du Département, et le retour de la Carsat avec une très belle surprise, trois fois le montant demandé. Merci à mon amie Bernadette Dreux pour ses bons conseils. La MSA qui m’appelle pour me demander si je désire 10000 € de plus … que je n’ai pas pu refusé ! Merci à son représentant Jean Pierre Cadret ici présent. Les complémentaires santé Klésia et Ircem qui répondent à l’appel d’Agirc-arrco.
Total des aides financeurs 1 029 873 €. Chaque fois qu’il y avait une réponse d’un financeur, j’étais devant mon écran d’ordinateur, tendu comme un joueur de loto devant sa télé ! Mais cela valait la peine. On n’a pas gagné l’Euromillions mais plutôt l’heureux million.
Pour l’auto-financement, nous serons accompagnés par un établissement bancaire, l’AFL, que j’ai pu faire connaitre à mes amis maires du secteur. Il faut bien choisir son banquier car certains vous ouvrent un parapluie quand il fait beau et vous le retirent quand il pleut !
5 ans ont passé et aujourd’hui, je voudrais que vous accordiez non pas du mérite mais de la considération pour tous ceux qui ont œuvré sur ce beau projet: le conseil municipal, les employés communaux tout particulièrement les secrétaires, Corinne, Laurence et Isabelle pour leur travail dans un contexte peu évident, remercier le bureau d’architectes Besson/Bolze pour leurs coups de crayon, les entreprises et tous leurs employés qui ont travaillé sur ce chantier : Tremblay TP, Pérali SARL, World Concept, Agexbois menuiseries, ETS Fau, LPM Energies, SASU Boschet, Hermes ascenseurs, Charpente S. Goacolou SARL, ACSM Aquitaine, Saur, Agur, Bouygues et Duplantier. Ainsi que les sous-traitants : Buia charpentes, Maxime Hemon platrerie carrelage, Philippe Mours paysagiste, SARL Design Enduit 33, Stéphane Bottin maçonnerie, Maëlle Valdevit créatrice de jardins, Estève Paysages, Théo Di Palma Innovation, le bureau d’études Intech, l’APAVE pour le contrôle technique de la construction et enfin le coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé Alex Ramirez Pro.
Je vous demande un peu d’indulgence pour les travaux pas tout à fait terminés. Ils le seront la semaine prochaine.
Comment ne pas évoquer l’ initiative des conseillers municipaux aidés par des sauvetatois et deux entrepreneurs : Gérald Bordin et Stéphane Bottin pour la restauration des fours à pains, la réhabilitation du kiosque et la terrasse de la salle commune. Autant de travaux qui ont permis de remettre en valeur ce petit patrimoine dont je tiens à noter la qualité de la restauration.
Ce sont des lieux d’échanges où le lien social se crée et qui ne peuvent apporter qu’un supplément de qualité de vie.Samedi dernier, le four à pain a repris sa fonction. Nous étions tous autour, les yeux grands ouverts, impatients de voir la première fournée de Benjamin, notre boulanger sauvetatois amateur expérimenté.
Une page de vie qui s’écrit avec les Sauvetatois
On nous apprend à compter les secondes, les minutes, les heures et les années mais personne ne nous explique la valeur de ces moments-là !
Je reprendrai la citation d’André Malraux : « Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n’est pas absurde, c’est ce que l’on peut faire pour les autres. » Alors nous, on l’a fait. Réunir sur un site à la fois, un habitat qualitatif, un bel espace de vie agrémenté d’un petit patrimoine qui reflète l’histoire du village et une prestation d’accompagnement pour offrir aux ainés du territoire de bons moments de partage.Le premier locataire qui doit être parmi nous aujourd’hui investira investira l’appartement de son choix dès le 1er novembre.
C’est une belle page de vie de La Sauvetat qui s’écrit et je voudrais y associer toutes les Sauvetatoises et les Sauvetatois. »
Les financeurs – Les photos







































