• Tout juste installée, Cécile doit accepter l’abattage de ses poules pondeuses

    « Je suis à terre !

    Comme les cadavres de mes poules mortes suite à un arrêté préfectoral.
    Ils auront mis 5 jours à venir les abattre, après m’avoir annoncé leurs décision.
    Elles n’avaient rien ! Pas une bête malade !
    Rien ! Aucun symptôme ! Rien ! Et sur l’analyse, RIEN !

    Ce fût un supplice de les nourrir chaque jour comme des condamnées à mort.
    Sur cette terre que je cultive sont présents : poules, serpents, grenouilles, lapins, chauve-souris, passereaux en tout genre, écureuils, rapaces, chevreuils et j’en oublie …
    Un certain équilibre est présent.

    J’ai dû faire rentrer le loup dans la bergerie ! Taper sur la porte en leur faisant croire que j’allais leur rendre leur liberté. Et la porte s’est ouverte. Celle par laquelle les services vétérinaires sont entrés.
    Puis la main de l’homme et sa justice sont passées … des cris, de l’affolement, de la détresse.

    Et plus de poules, tout est dépeuplé !

    Je suis à terre ! »

    Comme elle le dit avec amertume et une grande tristesse, Cécile Casamajou est à terre ! Tout juste installée sur une petite exploitation bio avec maraîchage et poules pondeuses, Cécile vient de faire les frais de la grippe aviaire. Après analyses faîtes en suivant l’euthanasie des 120 poulettes, aucun cas n’a été détecté ! Un petit élevage très sain et bichonné. 120 poules et chaque jour, 120 œufs que Cécile vendait sur les marchés, notamment le mardi sur celui de La Sauvetat du Dropt.

    L’origine de cette incompréhensible tuerie vient d’un élevage de canards où un seul et unique cas a été détecté. Parce qu’elle est située à moins d’un kilomètre, les volailles de Cécile en ont fait les frais. Ludovic, de l’élevage voisin, et Cécile sont unis dans la même détresse et la même incompréhension.
    Se sachant impuissante face aux décisions gouvernementales, Cécile a décidé de ne pas recommencer. C’est ce qu’elle a expliqué à Jean-Noël Vacqué et Jean-Pierre Tenot, président de la Commission Agriculture de la CCPL pour le premier et délégué sauvetatois pour le second, qui ont tenu à se déplacer pour lui faire part de leur soutien. Elle mettra du temps pour oublier mais elle se relèvera, elle en a le courage et la volonté.

    Détresse humaine

    Un éleveur aime ses animaux et les traite avec respect. Lui asséner froidement que les bêtes dont il prend soin seront prochainement abattues mais qu’il sera indemnisé est une injure et va à l’encontre d’un métier qui a été choisi par passion.
    L’élevage de Cécile, comme celui de Ludovic, ne sont malheureusement pas des cas isolés. Ils sont nombreux en France à subir les mêmes tragédies. Le soutien psychologique proposé est loin d’être suffisant pour faire oublier que les fermes sont subitement silencieuses et que l’avenir est très incertain…

  • Les éleveurs de canards sont soutenus par la CCPL

    Sur une initiative de Jean-Pierre Tenot, céréalier, adjoint au Maire de La Sauvetat du Dropt et membre de la Commission Économie et Aménagement du Territoire de la Communauté des Communes du Pays de Lauzun (CCPL), et de Sylvie Vergné, adjoint au Maire de Miramont de Guyenne sa présidente, s’est réunie leur commission ainsi que la Commission Agriculture, Environnement et Développement Durable afin de soutenir les agriculteurs éleveurs de canards touchés par les mesures prises pour combattre la grippe aviaire.

    Rappelons que 69 cas de grippe aviaire ont été détectés dans le Sud-Ouest mais aucun en Lot-et-Garonne. Que 18 départements, dont le Lot-et-Garonne, sont concernés par la mesure ne permettant plus l’installation de palmipèdes dans les élevages depuis mi-janvier afin de faire un vide sanitaire. Cette mesure touche 18 exploitations situées sur 9 des 20 communes que compte le Pays de Lauzun.

    C’est donc mercredi 27 janvier que se sont retrouvés autour de la table 21 membres de ces deux commissions dont 7 membres agriculteurs ou retraités du monde agricole. La question à l’ordre du jour étant de savoir quel soutien financier ou matériel peut apporter la CCPL à ces 18 éleveurs.

    Après un tour de table, il fut évident que le problème ne laisse pas indifférent et qu’il est important de trouver des solutions. Qu’il est primordial d’être solidaire et de soutenir ces agriculteurs en détresse car c’est une réalité rarement évoquée, le suicide est la troisième cause de décès chez les exploitants.

    Certains des élus présents parlent des difficultés rencontrées par d’autres filières de production et se demandent s’il est juste de ne s’intéresser qu’aux élevages de palmipèdes. Monsieur Tenot précise alors que la plupart de ces élevages de canards n’ont que cette production et sont dans l’obligation de cesser toute activité au mieux jusqu’au 15 mai. Ceux qui auront la chance de redémarrer à cette date ne percevront leur revenu que mi-août. Il faudra vivre dans l’intervalle et payer ses charges.

    Concrètement, une aide financière, même minime, venant de la CCPL pourrait venir en complément des aides prévues par l’État. Reste à fixer le montant et le moyen de règlement.

    Les membres de l’assemblée décident alors que Madame Vergné et Monsieur Tenot prendront rendez-vous avec le sous-préfet pour parler de leur démarche et voir où en sont les mesures gouvernementales avant de réunir les 18 éleveurs pour des propositions concrètes. En attendant, une motion de soutien sera votée au prochain conseil communautaire de la CCPL.

    Si pour la plupart cette action doit rester exceptionnelle, d’autres pensent que cette démarche volontaire de la Communauté des Communes du Pays de Lauzun qui se met en place sera peut-être le début d’une nouvelle orientation.

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